Emballements
EMBALLEMENTS explore la mémoire matérielle des objets de consommation courante et leur potentiel narratif. En réinvestissant des récipients moulés en pulpe de papier issus de l’industrie de l’emballage et de la restauration rapide, Boris Pintado leur confère une nouvelle présence, questionnant leur statut à la frontière entre rebut et artefact. Loin d’être de simples résidus de notre société productiviste, ces matériaux deviennent le point de départ d’une réflexion sur la valeur, la trace et la mémoire des formes.
Chaque pièce résulte d’un processus de détournement où se croisent archéologie contemporaine et fiction sculpturale. Par l’assemblage, la compression et l’application de couleurs, Pintado transforme ces objets éphémères en fragments ambigus : vestiges d’un futur dystopique ou reliques d’une culture oubliée ? Cette tension entre mémoire et projection interroge notre rapport aux objets et aux systèmes de valeur qui les régissent.
L’artiste y explore par ailleurs les liens entre espace, architecture et environnement en réinscrivant ces formes dans un cycle de transformation. Son approche oscille entre gravité et ironie, entre rigueur formelle et spontanéité expressive. Le projet convoque des références multiples : de l’abstraction géométrique aux figures anthropomorphes, du minimalisme sculptural à l’évocation du temple comme espace de sacralisation.
Synthèse de deux années de recherches, le projet joue sur l’ambivalence du titre : il évoque à la fois l’emballage, en tant qu’objet, et les états d’âme de l’artiste, pris entre phases de doute et élans créatifs.